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L'HOPITAL Kad et Olivier
de Kad Merad et Olivier Baroux. Transcrit de « Samedi soir en direct » par Olivier Garmy
Avec Kadour Merad et Jonathan Lambert.
Personnages :
A : La voix off
K : Le docteur
X : Le patient, Luc Boulard
Accessoires : 2 chaises, un bureau, un téléphone, une paire de lunettes, des papiers d’identités, un interphone et des dossiers sur le bureau.
A : Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, le sketch que vous allez suivre est inspiré d’une histoire vraie.
X : Bonjour Docteur !
K : Bonjour, euuuuuh… Monsieur ?
X : Boulard, Luc Boulard. Vous m’avez opéré il y a une semaine d’une greffe foie-poumon-cœur-rate-tibia-auriculaire.
K : …Attendez.. Ah oui ! Oui, oui, monsieur Boulard, oui, mhmh. Que puis-je faire pour vous ?
X : Ben, vous m’avez demandé de repasser à la clinique pour repasser des tests pour savoir si la greffe avait bien prise. Je les ai passés, voilà, je voulais connaître les résultats.
K :…Èb ! Vous avez une nouvelle chemise, non ?
X : Oui .
K : Mais ça vous va mieux que les sous-pulls, hein. Parce que les sous-pulls ça vous donnait un aireuh.. un air.. un air de sous-pull, genre sous-pull, voyez ? D’ailleurs quand on met un sous-pull est-ce qu’on est obligé de mettre des pulls par-dessus ?
X : … Non je ne crois pas mais.. je n’ai jamais porté de sous-pull. Mes analyses alors ?
K : Ah oui non parce que je confonds avec madame Tricher, voilà. Au revoir !
X :… Et mes analyses.. ?
K : Bon ! Vous n’avez que ce mot-là à la bouche vous.
X : M’enfin je, je…
K : Analyses, analyses ! Ben y a d’autres mots vous savez, beaucoup plus jolis. Vélocipède, montagnard...pubis ! Acacia !
X : Oui non mais enfin je suis venu pour ça !!
K :..Vos analyses... Ok ! Monsieur ?
X : Boulard, Luc Boulard.
K : Ok. (il cache sa bouche) Driiiiing ! Driiing! Ah ! Excusez-moi ! (Il répond au téléphone) Allo ? Quoi ? Oh non c’est pas vrai ! (il raccroche vivement, puis regardant le téléphone) Je te rappelle, au revoir ! (À Luc) Oh mon dieu je viens d’apprendre !
X : Quoi qu’est-ce qui se passe ?
K : Que ma femme est en réalité ma mère ! (il se lève) Je dois partir au Brésil me faire refaire le visage ! (quelques pas pour sortir, puis s’arrêtant) non, j’irais demain..(Se rassoit)
X : Bon... Mes analyses alors, vous les avez reçues ?
K : Hum ! AAAH ! AH mon bras ! (le bras bouge) Ah mon bras il devient fou ! Ah il veut écrire ! Ahaharrr ! Je suis Satan et je baise les chiens malades !! Ahaharrrr ! (en chantant) Moi si j’étais un homme, je serai capitaine. (se lève) Ah ! Sors de ce corps Diane Tell, sors de ce corps ! (Il reprend son calme) hum, hum, voilà, c’est fini.
X : J’ai compris… vous me cachez quelque chose…
K : Ah oui bien sûr ! Tournez-vous je vais cacher mon soulier (il le fait). Ayé !
X : C’est grave, c’est ça ?
K  : Oui vous avez raison en ce moment je ne me sens pas très bien, ça doit être euh. HAH ! (Se touche le cœur) Oh mon cœur !! (il se laisse aller sur sa chaise, comme mort, yeux fermés)
X : (se lève) Non, mais ça va Docteur vous n’êtes pas mort je vois vos yeux qui bougent !
K : (soudain réveillé) Oh c’est vrai ! C’est vrai je suis vivant ! C’est un miracle ! HALLELUYA ! (Debout les bras en croix) HALLELUYAAA !....
X : …Bon mes analyses alors !!
K : (s’éloigne du bureau) Barbatruc …, rideau truc ! (Se cache derrière le rideau)
X : … Bon, ça va ! Docteur ! Je vous vois ! Vous êtes juste derrière le rideau ! Y a vos pieds qui dépassent !
K : C’est pas les pieds du Docteur, c’est les pieds de Barbabulle.
X : … Bon Docteur soyez gentil, dîtes-moi la vérité.
K : (revient, calme, vers sa chaise) Hum, bon. Asseyez-vous. (On s’assoit) Heuu. Bien ! Ce que je vais vous dire doit rester entre nous.
X : Très bien !
K : Voilà je ne suis pas docteur. Je viens de la planète Vulvor. Et je vais m’autodétruire dans 15 secondes. Alors vous feriez mieux de partir si vous voulez pas être atomiser !! (un temps) Vous ne me croyez pas n’est-ce pas ?
X : (secoue la tête)
K : Alors autant vous dire la vérité. Je suis ton père Luc !
X : (excédé) Mon père s’appelle Robert !
K : .. Adoptif. Adoptif ! Oui je t’ai recueilli lorsque tu avais 6 mois , oui je t’ai amené en Bretagne pour fuir la peste qui sévissait dans la capitale ! Là-bas nous avons pris un 3 trois-mâts à Saint-Malo qui nous a déposés à Pondy-Chéri ! C’est là-bas !! C’est là-bas que tu as appris à dresser les éléphants. Oh ! que tu étais mignon avec ton petit bâton comme ça (mime le geste du dresseur d’éléphant), c’était comme ça …
X : (Tape du poing sur la table) Docteur cette fois-ci ça suffit ! Soit vous me dîtes la vérité soit je vous fous mon poing dans la gueule !
K : Impossible. Je suis un robot. Titane, aluminium et eau-de-Cologne. Chaque centimètres carré de ma peau peut supporter jusqu’à 2 tonnes de poussée, et j’ai les couilles en Kevlar ! Alors tu peux toujours y aller mon ptit bonhomme en mousse !
X :… C’est bon ? C’est fini ?
K : … C’est fini.
X : Bon. Mes analyses alors ?
K : Monsieur ?
X : Boulard, Luc Boulard !
K : Et qu’est-ce qui me prouve que vous êtes vraiment Luc Evrard ? Donnez-moi vos papiers d’identités.
X : Voilà.
K : (il prend les papiers, et pour les lire jette ses lunettes. Puis il met les documents au plus près de son œil). Alors c’est pas vous sur la photo, vous n’avez pas les mêmes habits.
X : (Reprenant les documents) Mais si c’était moi, mais c’était il y a 10 ans ! Bon écoutez Docteur, dîtes moi ce qui va pas, sinon je vais vraiment m’énerver !
K : Bon, hum. Voilà, je m’en occupe. Je m’en occupe. (Appui sur l’interphone) Carole ? (En voix de fausset et se cachant, il fait Carole) Oui ? Carole ! Donnez-moi les analyses de monsieur…. De monsieur.. oui ! Boulard ! Boulard . (à Luc) À tiens c’est marrant parce que j’ai connu un Boulard qui est venu faire des examens y a pas longtemps.. oui (à l’interphone) Boulard ! Oui, je m’en occupe tout de suite ! J’arrive ! (Il lâche l’interphone) Hum, voilà ! Elle arrive ! (ils attendent) L’hôpital est très grand. Vous savez que c’est le plus grand hôpital d’Europe ! Olivier Mine s’est fait opérer chez nous. Un frottis. Et, y a plus de 34 km de couloir, on a déjà perdu 4 infirmières, mortes d’épuisement. Paix à leurs âmes ! C’est un... un… un architecte japonais qui a construit les plans. Il s’est inspiré de la Tour de Pise. (il se penche sur un coté)
X : (Tape sur la table, le menace de la main)
K : Bon voilà nous avons un léger contretemps avec vos greffes.
X : C’est-à-dire ?
K : Il va falloir les rwarwarwa.
X : Quoi ?
K : Y va falloir les warwarwar.
X : (énervé) Arrêtez de marmonnez je ne comprends rien !
K : Il va falloir les rendre !
X : … Mais à qui ?
K : Ben à celui qui vous les a donné ! (un temps, puis s’excitant) Y a pas de…. ! De … ! Bon allez, il s’est réveillé ce matin à la morgue, en hurlant partout, OUI ! ON M’A VOLÉ MON FOIE ! ON M’A VOLÉ MON TIBIAS ! C’EST, C’EST LUC BOULARD ! Y FAUT ME LES RENDRE ! (puis calme) Voilà.
X : Mais quand ?
K : Et ben cet après-midi.
X : Et qu’est-ce que je vais devenir moi ?
K : … vous n’avez rien contre les labradors ?
X : Non.
K : Parce que mon beau-frère est vétérinaire, il en a un pour 2000 euros.
X : … C’est pas dangereux ?
K : Et ben c’est le seul donneur que nous avons, hein. Bon y a quelques ptits effets secondaires au début vous baverez beaucoup puis vous foutrez le long de la jambe de votre femme, mais c’est tout ! Allez !
X : D’accord..
K : (Se lève pour le féliciter en lui serrant la main, Luc se lève aussi) Vous êtes très courageux monsieur Jean Paul Sartre !
X : Boulard. Luc Boulard.
A : Après vérification au bureau des histoires vraies, ce sketch est vrai, sauf la fin."